Contrôles Non Destructifs

L’expertise invisible de la maintenance industrielle
Dans les secteurs où la sécurité, la fiabilité et la durabilité des équipements sont non négociables, les Contrôles Non Destructifs (CND) s’imposent comme des pratiques incontournables. Leur vocation ? Inspecter l’état des matériaux sans les dégrader, anticiper les défaillances et optimiser la maintenance des installations.
Des méthodes diversifiées, au service de la performance
Parmi les techniques les plus utilisées, on retrouve :
- Le contrôle visuel, méthode directe permettant l’observation rapide de défauts visibles sur une pièce, souvent complétée par des outils d’imagerie ou des aides optiques.
- Le ressuage, idéal pour détecter les discontinuités ouvertes en surface. Il repose sur l’imprégnation d’un liquide révélateur qui ressort par capillarité des fissures.
- La magnétoscopie, réservée aux matériaux ferromagnétiques, qui visualise les défauts de surface et sub-surface à travers l’analyse de champ de fuite magnétique.
- La radiographie industrielle, qui utilise les rayons X ou gamma pour explorer l’intérieur des matériaux sans démontage, efficace pour détecter porosités, inclusions ou fissures.
- Les ultrasons, permettant une inspection volumique précise via la propagation et la réflexion d’ondes acoustiques dans le matériau.
- Les courants de Foucault, sensibles aux défauts de surface sur les métaux conducteurs, reposant sur l’induction électromagnétique.
- La shearographie, technique sans contact pour visualiser les champs de déplacement de surface sous contrainte, utile pour les composites et structures légères.
- La thermographie infrarouge, qui analyse les transferts de chaleur à travers les variations de température, détectant des anomalies internes ou défauts d’adhérence.
- L’émission acoustique, méthode passive qui capte les signaux générés par la progression de fissures, adaptée au suivi en temps réel des grandes structures en fonctionnement.
- Le contrôle d’étanchéité, utilisé pour localiser les fuites et mesurer leur intensité dans des systèmes confinés ou pressurisés.
Ces techniques sont détaillées par la COFREND, organisme français de référence sur les CND.
Des CND numérisés et orientés vers la maintenance prévisionnelle
Avec l’avènement de l’industrie 4.0, les CND évoluent vers une approche intégrée :
- Utilisation de capteurs intelligents et systèmes d’acquisition automatisés
- Analyse des données via l’intelligence artificielle pour une interprétation standardisée
- Archivage numérique et traçabilité complète des inspections
- Modélisation prévisionnelle par jumeaux numériques ou maintenance conditionnelle
Ces avancées renforcent la fiabilité des inspections, permettent une meilleure planification des interventions et réduisent les arrêts techniques non anticipés.
Normes & qualification des opérateurs
Les CND exigent une expertise rigoureuse : les opérateurs sont formés et certifiés selon des référentiels comme ISO 9712, ASNT, ou COFREND. Chaque méthode repose sur des procédures codifiées qui assurent la reproductibilité des résultats et la conformité aux standards industriels.
Utilisation des CND dans la construction et les réparations
Il convient de compléter en soulignant que les contrôles non destructifs (CND) ne se limitent pas à l’exploitation, mais sont également essentiels dès la phase de construction. Les codes de conception et de fabrication — tels que le CODAP* ou le CODETI* — imposent la réalisation de contrôles par CND pour garantir l’intégrité des équipements.
*CODAP – Code de construction des appareils à pression Ce code s’applique aux récipients sous pression (comme les chaudières, les cuves, etc.). Il définit les règles de conception, de calcul, de fabrication, de contrôle et d’inspection pour assurer la sécurité de ces équipements. Il est reconnu comme une référence en France et en Europe, notamment dans le cadre de la directive DESP.
*CODETI – Code de construction des tuyauteries industrielles Ce code concerne les réseaux de tuyauterie utilisés dans les installations industrielles. Il est divisé en plusieurs parties selon le type de tuyauterie :
- Division 1 : tuyauteries d’usine
- Division 2 : canalisations de transport
- Division 3 : conduites forcées (centrales hydroélectriques, par exemple)
En cas de réparation sur des installations soumises (installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) qui est soumise à une réglementation spécifique en raison des risques qu’elle peut présenter pour la santé, la sécurité ou l’environnement), comme le remplacement d’une section de tuyauterie ou d’un coude sur un réseau classé, des examens tels que des radiographies des soudures sont exigés. Ces contrôles par rayons X ou gamma sont complexes à mettre en œuvre, car ils nécessitent l’utilisation de sources radioactives, ce qui impose des contraintes de sécurité strictes et une absence de personnel à proximité.
Vers des alternatives technologiques
Le développement de nouvelles technologies pourrait offrir des solutions de substitution à ces méthodes radiographiques. Toutefois, leur adoption nécessitera une évolution des codes en vigueur pour les intégrer comme moyens de contrôle reconnus.
Conclusion
Les CND ne sont pas de simples vérifications techniques : ce sont les garants silencieux de la performance industrielle. Leur mise en œuvre, leur évolution technologique et la montée en compétence des professionnels qui les pratiquent font des CND un pilier stratégique dans la maîtrise des risques, la valorisation des actifs et la pérennité des installations.
Dans une industrie en mutation permanente, les CND incarnent une vigilance technique intelligente, indispensable et durable.
Source : COFREND
Réseau Maintenance
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